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Macron convoque un "sommet" pour sortir la Nouvelle-Calédonie de l'impasse
information fournie par AFP 24/06/2025 à 23:04

Emmanuel Macron à Nouméa en Nouvelle-Calédonie le 23 mai 2024 ( POOL / LUDOVIC MARIN )

Emmanuel Macron à Nouméa en Nouvelle-Calédonie le 23 mai 2024 ( POOL / LUDOVIC MARIN )

Emmanuel Macron a invité mardi "l'ensemble des acteurs" de Nouvelle-Calédonie à un "sommet" à partir du 2 juillet dans l'espoir de sortir le territoire du Pacifique de la crise politique et économique, un an après des violences d'une ampleur historique.

Les discussions "dureront le temps nécessaire à ce que les sujets lourds que nous aurons à aborder puissent l'être avec tout le sérieux qu'ils méritent", écrit le président de la République dans ce courrier dont l'AFP a obtenu une copie.

"Au-delà des sujets institutionnels, qui sont majeurs, je souhaite que nos échanges puissent également porter sur les enjeux économiques et sociétaux", précise le chef de l'Etat.

Le sommet, dont le lieu n'a pas été précisé, se fera sous la présidence d'Emmanuel Macron mais aussi sous la houlette du ministre des Outre-mer Manuel Valls, et associera les élus calédoniens, les responsables des partis locaux et les représentants des forces économiques et sociales de l'archipel, a-t-on précisé de source proche du dossier.

Un format qui semble indiquer qu'Emmanuel Macron n'a pas accédé à la demande de Marine Le Pen d'être associée à ces échanges.

"Je crois que ce serait une bonne chose que je puisse participer effectivement à ces consultations", avait déclaré fin mai la dirigeante du Rassemblement national (RN) en marge d'une visite de l'usine de nickel SLN à Nouméa, arguant de son score de "40%" lors de l'élection présidentielle de 2022 sur le "Caillou" et du fait qu'elle serait de nouveau "candidate" en 2027.

- "Tension trop forte" -

La Nouvelle-Calédonie, territoire de quelque 270.000 habitants, a été secouée à partir de la mi-mai 2024 par des violences qui ont fait 14 morts et plus de 2 milliards d'euros de dégâts, sur fond de crise institutionnelle, économique et sociale aiguë.

Les émeutes, les plus violentes depuis les années 1980, sont survenues sur fond de mobilisation contre un projet d'élargissement du corps électoral au scrutin provincial calédonien, contesté par les indépendantistes qui accusaient l'exécutif de vouloir minorer la population autochtone kanak.

Selon le chef de l'État, dans ces conditions, "la tension était trop forte pour permettre un dialogue apaisé entre toutes les composantes de la société calédonienne" et examiner la situation créée par les trois référendums découlant de l'Accord de Nouméa de 1998, qui ont successivement acté le maintien dans la République française en 2018, 2020 et 2021.

Depuis le dernier référendum d'autodétermination de décembre 2021, boycotté par les indépendantistes, la situation politique est figée dans l'archipel.

Manuel Valls a mené début mai des négociations entre indépendantistes et non-indépendantistes, les premières du genre depuis 2019, dans un hôtel de Deva, à Bourail, dans le centre de la Nouvelle-Calédonie.

En vain: la frange dure des non-indépendantistes a estimé que le projet de "souveraineté avec la France" présenté par le ministre, qui prévoyait une "double nationalité, française de droit et calédonienne", ainsi qu'un "transfert et une délégation immédiate des compétences régaliennes", équivalait à "l'indépendance" du territoire océanien.

"Le ministre d'État a réussi à renouer les fils du dialogue, ce qui est un acquis en tant que tel", mais "ces échanges dits de +Deva+ n'ont pas permis de parvenir à un accord sur l'avenir institutionnel du territoire", relève Emmanuel Macron dans sa lettre d'invitation.

Après cet échec, le président avait fait savoir qu'il inviterait les parties prenantes à Paris "à partir de la mi-juin". Et le 10 juin à Nice, lors d'un sommet Pacifique-France, le chef de l'État avait dit vouloir un "projet nouveau" pour la Nouvelle-Calédonie, tout en promettant de ne pas refaire les "erreurs" liées aux référendums, pas "adaptés" à ses yeux aux cultures locales.

Figure du camp non-indépendantiste, le député Renaissance Nicolas Metzdorf s'est "réjoui" de la tenue d'un sommet à Paris, se disant "prêt à travailler pour s'assurer d'une Nouvelle-Calédonie dans la République française", dans un communiqué.

"La proposition de Manuel Valls et l'échec de Deva avaient accentué le désespoir des Calédoniens et aggravé la situation économique et sociale. Je crois dans la construction d'un +projet nouveau+ initié par le président de la République", a déclaré Sonia Backès, cheffe de file des Loyalistes, qui participeront "activement à l'ensemble des travaux".

Le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), alliance des mouvements indépendantistes calédoniens, doit acter officiellement samedi lors d'une convention sa participation, très probable, à ce sommet.

5 commentaires

  • 25 juin 12:57

    Le roi de la réunionite dans le but de se faire mousser en ânonnant et ergotant .


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